Roger Federer: "Cela fait du bien d’être un outsider"
Federer a parfaitement lancé un tournoi dont il a décidé de ne prendre que les bons côtés.
- Publié le 27-05-2019 à 07h21
- Mis à jour le 27-05-2019 à 10h59
Federer a parfaitement lancé un tournoi dont il a décidé de ne prendre que les bons côtés.
Il n’avait plus montré le bout de sa raquette à Roland-Garros depuis 2015, alors le public parisien, sevré de Roger Federer, a réservé au Suisse un accueil digne de son rang et de l’état du manque. Et la star n’a pas déçu en dominant sereinement Lorenzo Sonego (6-2, 6-4, 6-4 en 1h43). Entre le 3e mondial et le 73e, il y avait trop de classes d’écart pour qu’on assiste à une surprise. Même un débreak subi à 4-1 dans le deuxième set n’a pas fait sourciller Federer, tout comme la plus grande résistance de l’Italien dans le troisième set. Un break à 4-4 et l’affaire était bouclée. "Jouer contre quelqu’un que je ne connaissais pas, ce n’était pas évident", assurait Federer. "Il peut clairement être dangereux. Je pense avoir réalisé une bonne performance. C’était un premier tour parfait, surtout avec toute l’attention qu’il y avait depuis des semaines sur mon retour."
Battu en quarts en Espagne et forfait en quarts en Italie, le vainqueur 2009 a suffisamment de matchs dans les jambes et surtout de la fraîcheur pour tenir à 37 ans potentiellement deux semaines sur ocre. Quand les échanges durent, on sent bien que ça se complique mais il n’y a pas meilleur que Federer pour jouer au ping pong sur n’importe quelle surface alors encore une fois son tennis total passe. Face à Sonego, il a imposé son tempo, a refusé le jeu d’usure et a fait claquer le coup droit comme à la parade.
Il a en plus le tableau pour entrer tranquillement et sans laisser trop de plumes. Sa prochaine victime devrait être l’Allemand Oscar Otte, 145e mondial. "Je sens que j’ai manqué au public. Cela m’a aussi beaucoup manqué."
Alors que chacun se demande si ce sera son dernier Roland-Garros, Federer, lui, profite juste de l’instant. Il n’est évidemment pas venu faire figuration à Paris mais il sait aussi que si Nadal, Djokovic et Thiem ne se ratent pas, ses chances de soulever le trophée sont faibles. Alors il est relax. Lui qui a pourtant horreur qu’on lui colle un portable devant le visage pour les incontournables selfies s’est plié de bonne grâce à la pratique en quittant le Chatrier. "Je suis ravi d’être ici, comme à Madrid et Rome. L’accueil reçu ici a été fabuleux. C’est toujours génial de jouer dans un stade plein. Cela faisait trop longtemps que je n’étais pas revenu à Roland-Garros; j’ai pris la bonne décision en revenant. Cela fait du bien d’être un outsider, j’ai moins de pression sur les épaules."
Un Federer libéré est capable de tous les exploits.